Maroc

 

réalisation

Dr Francis LOUIS, IMTSSA, Marseille

 

assistance technique

cartographie : Françoise PAYAN

bibliographie : Odile SOSSAT

 

dernière mise à jour

9 août 2000

 

correspondance

Francis Louis


données générales

les faciès épidémiologiques

les vecteurs

les chimiorésistances

la lutte contre le paludisme

les recherches

les conseils aux voyageurs

les références bibliographiques

 

Données générales

Superficie : 698 670 km2.

Population : 29 661 636 habitants (estimation 1999).

Capitale : Rabat.

Monnaie : dirham marocain.

Langue officielle : arabe.

Pays limitrophes : Mauritanie, Algérie.

 

 

Sur 192 pays, le Maroc est au 131ème rang pour l'espérance de vie, au 139ème pour la mortalité infantile, au 108ème pour le PNB par habitant, au 64ème pour l'apport journalier en calories, au 182ème pour l'alphabétisation, au 139ème pour le taux de scolarisation (source : Atlas Encyclopédique Mondial, Nathan Ed., Paris 1996, pp.562-563).

Les faciès épidémiologiques

Dès 1912 commença la lutte contre le paludisme au Maroc.

En 1919 fut créé le premier service de lutte antipaludique.

En 1928 et 1929, une épidémie massive compromet gravement les moissons sur tout le pays. A paretir de cet épisode furent entrepris d'importants travaux d'assainissement autour de Kénitra, Casablanca et de Meknès.

De 1930 à 1934, des études paluidométriques permettent d'établir avec précision l'aire d'extension du paludisme.

En 1945, le paludisme reste localisé à la façade atlantique du Maroc : le long du littoral sévissait un "paludisme des marécages". Parallèlement, au pied des montagnes on trouvait un "paludisme des sources et des émergences". Entre ces deux bandes principales, quelques bandes transversales représentant le "paludisme d'irrigation".

A la fin des années 40, la lutte antivectorielle, anti-larvaire et anti-imagocide, permettait une décroissance rapide du nombre des cas et leur redistribution en foyers dispersés.

A partir de 1960, le Maroc réoriente sa politique de santé en créant une infrastructure sanitaire de base polyvalente. En 1961, est créé le Service central d'éradication du paludisme. En 1962, un accord est conclu avec l'OMS pour une pré-éradication du paludisme dans le pays.

Jusqu'en 1970, environ 600 000 habitants étaient protégés par des aspersions intra-domiciliaires de DDT. De 1970 à 1973, ce nombre passe à 1 300 000. Parallèlement, les actions de dépistage et de traitement sont renforcées : en 1965, 300 000 prélèvements de sang sont examinés et 27 185 cas de paludisme dépistés. En 1978, 1 700 000 prélèvements sont examinés pour dépister 64 cas de paludisme.

La neutralisation des foyers a pu être maintenue jusqu'en 1978. A partir de 1979, d'anciens foyers se réactivent : Khémisset en 1979 (397 cas), Beni Mellal, Chefchaouen, Nador et Al Hoceima (318 cas) en 1984, Larache en 1985 (713 cas). En 1986, la transmission est interrompue à Beni Mellal, Al Hoceima et Nador, mais 597 cas sont encore notifiés à Chefchaouen et Larache. En 1987 se réactivent aussi les foyers de Fès, Meknès, Khourigba et Tetouan (1 287 cas). En 1988, outre les foyers déjà cités se réactivent ceux de Taounate et de Taza (550 cas), en 1989 ceux de Settat, El Kelaa, Khénifra et Khémisset.

Pour les neuf premiers mois de 1990, 639 cas ont été notifiés(BEH). En 1995, 164 cas ont été notifiés et 102 en 1996, dont 57 cas locaux. "Les cas autochtones ont été enregistrés dans des microfoyers répartis dans le milieu rural des provinces d'Al Hoceima, Taounate, Béni Méllal et El Kelâa" (D.E.L.M.)

Plasmodium vivax est quasiment la seule espèce parasitaire autochtone. Le dernier cas dû à Plasmodium falciparum remonte à 1974, mais des cas importés persistent (BEH).

Les vecteurs

Selon R. Deschiens et M. Cornu, les espèces anophéliennes rencontrées au Maroc sont Anopheles sergenti, Anopheles multicolor, Anopheles hispaniola et Anopheles labranchiae, qui est le grand vecteur du paludisme au Maroc (Deschiens).

Les chimiorésistances

Aucune chimiorésistance de Plasmodium vivax n'a été décrite.

La lutte contre le paludisme

Depuis les actions de lutte conduites de 1912 à 1990, plus rien n'a été publié sur le sujet.

Les recherches

Aucune recherche particulière sur le paludisme n'est développée actuellement.

Conseils aux voyageurs

Le Maroc est classé dans le groupe I ("pas de Plasmodium falciparum. Si présent, chimiosensible.Présence possible de Plasmodium vivax")et donc conseiller aux voyageurs une chimioprophylaxie par la chloroquine. En fait, le risque est tellement faible que les autorités sanitaires françaises (BEH n°23, 1999) admettent qu'on ne prennent auicune chimioprophylaxie. En revanche, on n'oubliera pas les mesures individuelles de protection contre les piqûres d'insecte.

Références bibliographiques

 

- ANGEL J.L. - Porotic hyperostosis, anemias, malarias, and marshes in the prehistoric Eastern Mediterranean. Science 1966 ; 153 : 760-763.

- DESCHIENS R., CORNU M. - Enquête épidémiologique et parasitologique concernant le barrage Hassan Addakhil et ses aménagements au Tafilalet (Maroc, mai-juin 1975). Bull. Soc. Path. Exot. 1975 ; 68 : 482-491.

- ANONYME - Paludisme. Rétrospective et situation actuelle. R.E.H. 1992 ; 67 : 60-63.

- IZRI M.A., LORTHOLARY O., GUILLEVIN L., ROUSSET J-J. - Accès palustre à Plasmodium vivax plus de cinq ans après un séjour à Meknès (Maroc). Bull. Soc. Path. Exot. 1994 ; 87 : 189.

- DIRECTION DE L'EPIDEMIOLOGIE ET DE LA LUTTE CONTRE LES MALADIES, MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE - Bulletin épidémiologique. Bilan 1996. N°28.

- TOWNEND M. - Sources and appropriateness of medical advice for trekkers. J. Travel Med. 1998 ; 5 : 73-79.