réalisation Dr Francis Louis, IMTSSA, Marseille Dr Yves Guelfi, CMS, SCAC, CP 82 Praia, République du Cap-Vert
assistance technique cartographie : Françoise Payan bibliographie : Odile Sossat
dernière mise à jour 9 janvier 2001
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le programme national de lutte contre le paludisme les références bibliographiques
Sur 192 pays, la République du Cap-Vert est au 122ème rang pour l'espérance de vie, au 120ème pour la mortalité infantile, au 116ème pour le PNB par habitant, au 79ème pour l'apport journalier en calories, au 141ème pour l'alphabétisation, au 109ème pour le taux de scolarisation (source : Atlas Encyclopédique Mondial, Nathan Ed., Paris 1996, pp.118-119). Le climat est de type tropical sec, saharo-sahélien. La température moyenne mensuelle varie de 19°C en janvier-février à 30°C d'août à octobre. C'est pendant ces 3 mois qu'on enregistre quelques pluies, qui ne dépassent en général pas les 100 mm par mois. Plasmodium falciparum est le seul parasite identifié au Cap-Vert. Les rares cas de paludisme à Plasmodium malariae ou à Plasmodium ovale sont tous des cas importés. Le paludisme est de type instable désertique selon la classification de J. Mouchet et Coll.(Mouchet), ce qui signifie que la transmission est courte et aléatoire, avec de grandes variations d'une année sur l'autre et une prémunition des populations très faibles. Le risque épidémique est majeur et l'île de Santiago en fait régulièrement l'expérience.
Ces données issues du Programme National de Lutte contre le Paludisme (Alvez) montrent deux bouffées épidémiques, en 1988-1989 et en 1995, et surtout que l'île de Santiago totalise 1 391 des 1 413 cas de paludisme notifiés en 10 ans (98,4 %). Les 22 cas notifiés sur les autres îles sont tous des cas importés. En 1982,F.J.C. Cambournac et Coll. ont identifié Anopheles arabiensis sur les îles de Maio, de Fogo, de Boa Vista, de Sao Nicolau et surtout de Santiago (Cambournac). A Santiago, il est le vecteur exclusif du paludisme. On le trouve dans toutes les zones de l'île d'altitude inférieure à 500 m. Il se reproduit dans les puits peu profonds, les collections d'eau tranquille, les canaux d'irrigation, les collections d'eau temporaire. Jacques Brunhes et Coll.(Les anophèles de la région afro-tropicale, logiciel ORSTOM Ed., 1998) recensent deux espèces anophéliennes dans l'archipel : Anopheles arabiensis et Anopheles pretoriensis, qui n'est pas vecteur du paludisme. La chloroquine reste efficace dans les cas autochtones. Il n'a jamais été décrit de résistances à la quinine, à la méfloquine ni à l'association sulfadoxine-pyriméthamine. La lutte anti-larvaire est systématique dans les îles réceptives. Elle se fait par utilisation de Gambusia afinis quand c'est possible, d'abate pour les eaux de consommation et de gasoil pour les eaux non consommables (Alvez). La lutte anti-imago n'est pas systématique. le programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) Le PNLP est dirigé par le Dr Joana Baptista Alves, qui dispose d'un budget annuel de l'ordre de 30 000 $US. L'équipe est composée au niveau central du Dr Alvez et de 2 techniciens de laboratoire et au niveau des 14 "concelhos" d'un personnel polyvalent : la lutte antipaludique fait partie des activités intégrées. L'archipel a été divisé en strates :
Les îles de Santo Antao et de Brava sont en strate 1, celles de Maio, Boa Vista, Sao Nicolau et Fogo en strate 2. Les îles de Sal et de Sao Vicente sont dans les strates 1 et 3. Santiago présente des zones dans les 3 strates. Le plan d'action 1999 du PNLP comprenait :
Il n'y a pas de recherches en cours sur le paludisme dans l'archipel. Le Bulletin epidémiologique Hebdomadaire n°23/99 précise que les Iles du Cap-Vert sont dans le groupe 1 qui caractérise les zones sans résistance à la chloroquine. Une prophylaxie par chloroquine seule semble donc adaptée. En fait, cette chimioprophylaxie ne semble pas nécessaire en dehors des mois d'août, septembre et octobre. Nous pensons qu'il faut tenir compte des conditions du voyage : saison sèche ou humide, séjour en ville ou en milieu rural, en hôtel ou en habitat traditionnel, etc. Le plus souvent, de simples mesures de protection individuelle contre les piqûres de moustiques semblent très largement suffisantes. les références bibliographiques (seul le premier auteur est indiqué) - RIBEIRO H. - Os mosquitos de Cabo Verde (Diptera : Culicidae). Sistematica, distribuiçao, bioecologia e importância médica. Junta de Investigaçoes do Ultramar, Lisbon, 1980. - CAMBOURNAC F.J.C. - Anopheles arabiensis in the Cape Verde archipelago. Parassitologia 1982 ; 24 : 265-267. - CAMBOURNAC F.J.C., SANTA RITA VIEIRA H., COUTINHO M.A. et Coll. - Note sur l'éradication du paludisme dans l'île de Santiago (République du Cap-Vert). An. Inst. Hig. Med. Trop. 1984 ; 10 : 23-24. - MOUCHET J. - Typologie du paludisme en Afrique. Cahiers Santé 1993 ; 3 : 220-238. 4. ALVES J. - Relatorio, 1998. Doc. Ministère de la Santé, Programme National de Lutte contre le paludisme, janvier 1999. - ALVES J. - Plano de acçao, 1999. Doc. Ministère de la Santé, Programme National de Lutte contre le paludisme, janvier 1999. - AREZ A.P. - A clonal Plasmodium falciparum population in an isolated outbreak of malaria in the Republic of Cabo Verde. Parasitology 1999 ; 118 : 347-355. - KASSANKOGNO Y. - Aperçu sur le programme de lutte africain pour la période 1996-1997. Malaria and Infectious Diseases in Africa 1999, n°9bis : 52-61.
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